Le ciment au centre de toutes les préoccupations

Publié le par lkeria.com

«L’Etat doit à tout prix mettre fin à la spéculation effrénée des matériaux de construction et mettre en place des mécanismes de régulation du marché.» C’est, par-delà les sempiternels objectifs d’échanges de savoir-faire et de présentation des produits et des services, ce qui est ressorti de la 9e édition du Salon international du bâtiment et des travaux publics (Batimatec 2010), qui a eu lieu à Oran début avril. La principale préoccupation des participants nationaux, ce sont «les prix pratiqués aujourd’hui sur ces matériaux, notamment le ciment, et la manière dont ils sont imposés par les spéculateurs malgré les sorties parfois véhémentes de l’Etat, [qui] démontrent que le marché est loin d’être réglementé et mettent en péril bien des projets», a déploré l’un des entrepreneurs en rappelant que, malgré l’importation annoncée du million de tonnes de ciment (sur les trois prévus pour l’année en cours) le prix a enregistré une sérieuse envolée jusqu’à atteindre 1 000 DA le sac. Et il est fort à
parier qu’au regard de l’immobilité de la situation, cette préoccupation planera sur le 13e Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics (Batimatec) qui se déroulera à Alger en mai. A Oran, comme dans beaucoup d’autres wilayas, de nombreux projets immobiliers sont à l’arrêt ou menacés de paralysie, et il en est qui prévoient une augmentation (encore une !) des coûts des logements. A telle enseigne que le ministère de l’Habitat a sollicité le ministère des Finances pour une réévaluation du coût des logements et que des missions d’inspection ont été dépêchées un peu partout sur le territoire national pour établir un état des lieux du marché de l’immobilier. Selon des sources concordantes, il s’agirait dans les prochaines semaines de revoir à la hausse les coûts des logements -demande instante exprimée par les promoteurs immobiliers- ce qui ne sera pas forcément du goût de ceux qui espéraient plutôt une aide étatique pour l’acquisition d’un toit. Dans cette confusion où seuls les spéculateurs évoluent tranquillement et en toute impunité, entrepreneurs et promoteurs s’interrogent sur le sort réservé aux trois millions de tonnes dont l’Etat a promis l’importation en vue d’alléger la pression. Selon des responsables des deux organisations des entrepreneurs algériens (UGEA et AGEA) cités par la presse, le marché du ciment n’a pas encore été approvisionné malgré l’avis d’appel d’offres lancé il y a un peu plus deux mois, le principal argument étant les prix toujours élevés pratiqués ces jours-ci qui oscillent entre 750 et 850 DA le sac de 50 kg. Et beaucoup d’entrepreneurs ne croient pas que cette mesure d’importation soit la solution pour résoudre la crise du ciment, les spéculateurs étant toujours bien placés et ayant les moyens de s’approprier les quantités importées : «Seule une intervention ferme des organismes de contrôle de l’Etat sont à même de mettre un terme à un diktat qui a trop duré, estime-t-on à Oran. Mais, pour cela, il ne faudra pas avoir peur de nettoyer dans sa propre maison.» Ces mêmes entrepreneurs doutent de l’efficacité de la solution de l’achat de ciment en vrac, défendue par le ministre de l’Habitat : «Il est vrai que le ciment est largement disponible dans les unités de production mais il n’est pas vendu dans la transparence et il faut attendre souvent plusieurs semaines pour avoir la quantité demandée», reprennent les intéressés en insistant sur le manque de contrôle qui ouvre la voie à un large trafic au profit d’un nombre réduits d’entrepreneurs… Avant même que le crédit immobilier à taux bonifié ne soit été mis en application, la joie des futurs postulants doit être déjà altérée par la crainte de devoir de supporter les augmentations qui se dessinent. 

 

Source: La tribune.

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